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Littérature

Quelles pièces jouait-on à la Foire Saint-Germain ?

Boîte montrant un spectacle de danseurs de corde dans un théâtre à la Foire Saint-Germain
Boîte montrant un spectacle de danseurs de corde dans un théâtre à la Foire Saint-Germain, avant la représentation d’une pièce. Miniature de Louis-Nicolas von Blarenberghe montée sur une boîte de Joseph-Etienne Blerzy, Metropolitan Museum of Art.

Avant le spectacle, les danseurs de corde

L’Europe adorait les funambules (danseurs de corde) : à la Foire, des numéros précédaient les représentations théâtrales. Ces acrobates étaient souvent accompagnés par des musiciens et un acteur.

Ces numéros pouvaient se tenir aussi bien sur la scène qu’au-dessus des spectateurs au cœur du parterre, comme le montre cette miniature à gauche.

La danse de corde, c’est l’ancêtre lointain de la slackline !

Les comédiens de bois
Les comédiens de bois, illustration du XVIIIe siècle montrant l’illusion créée par l’usage de marionnettes. Les marionnettes sont essentielles pour contourner l’interdit d’acteurs sur scène !

La guerre des théâtres

Au XVIIIe siècle, la Comédie-Française a le monopole des pièces de théâtre : elle va donc attaquer en justice les forains qui tentent de donner des représentations, mais ceux-ci ripostent à chaque fois.

Lorsque l’on interdit le dialogue, les théâtres forains jouent des monologues, dans lesquelles des astuces leur permettent de dialoguer (cri depuis coulisse, déguisements en perroquet ou fantôme etc.).

La Comédie-Française va même jusqu’à leur interdire de parler français ! Qu’importe, les forains inventent alors des pièces en jargon.

Quand on interdit totalement la parole, ils développent des spectacles de pantomime !

Et lorsqu’en 1722 les acteurs sont interdits… c’est au tour des marionnettes de faire leur entrée.

L’opéra-comique

Lorsque les comédiens forains n’ont plus le droit de parler, ils se mettent à chanter. Mais l’Opéra, qui a le monopole du chant, les en empêche, à moins qu’ils versent une redevance.

Ceux qui peuvent payer inventent alors l’opéra-comique (un genre parlé et chanté sur des airs populaires nommés vaudevilles).

Couverture d’un opéra-comique
Couverture d’un opéra-comique.
Certaines parties sont chantées
Certaines parties sont chantées sur un air défini par un titre populaire : le vaudeville.
Toute pièce imprimée était soumise à la censure
Toute pièce imprimée était soumise à la censure.
C’est à la Foire qu’est né et s’est développé l’opéra-comique
C’est à la Foire qu’est né et s’est développé l’opéra-comique, l’ancêtre des comédies musicales où les acteurs parlent, chantent et dansent.

Les pièces par écriteaux

Les théâtres qui n’ont pas les moyens de payer la redevance à l’Opéra ont recours à… l’aide du public ! Des écriteaux sont affichés tour à tour, on peut y lire un couplet à chanter par le public, qui donne du sens à la scène mimée par les comédiens.

Un karaoké avant l’heure !

L’opéra-comique rassemble comédie, poésie, musique et danse
L’opéra-comique rassemble comédie, poésie, musique et danse (toutes représentées ici sous forme d’allégories). Extrait de Le Théâtre de la Foire, ou l’Opéra Comique par Le Sage et D’Orneval.
On suspendait au-dessus de la scène des écriteaux permettant au public de lire les paroles associées
On suspendait au-dessus de la scène des écriteaux permettant au public de lire les paroles associées. Extraits de Le Théâtre de la Foire, ou l’Opéra Comique par Le Sage et D’Orneval.