VESPACE
Ingénierie des connaissances
Un outil immersif pour les recherches en histoire
Profondeur d’image
Afin de créer un modèle virtuel utile pour la recherche scientifique, il faut approcher ce problème avec la même rigueur dans le choix et la contextualisation des sources qu’il en serait le cas avec une publication scientifique. Les éléments visuels représentent des choix résultant d’hypothèses initiales, avec une documentation correspondante enregistrée dans la base de données.
Dans un environnement de la réalité virtuelle, il est possible d’accéder à toutes les sources qui ont contribué à cette restitution depuis l’intérieur de l’expérience immersive : nous appelons ce principe de design la profondeur d’image (image depth). Cela veut dire que le modèle en 3D peut servir non seulement de point d’entrée attractif pour les non-spécialistes, mais aussi d’un moyen d’expression, d’échange et de faire des recherches scientifiques que nous voudrons doter d’une valeur intellectuelle et d’une autorité pareilles à celles qui sont accordées aux publications scientifiques imprimées.
Pour le grand public, la profondeur d’image permet de comprendre le processus de création qui sous-tend l’environnement dans lequel ils sont immergés, et donc les hypothèses qui distinguent une représentation plausible d’un événement historique de l’événement lui-même.
Pour les chercheurs, la profondeur d’image permet un engagement analytique authentique, et la possibilité de contribuer à ou questionner des hypothèses, sans jamais quitter le modèle en réalité virtuel. Examiner les sources, les commenter, créer des liens entre des ressources et la visualisation en 3D qu’ils informent, tout peut donc se faire entièrement depuis l’intérieur d’une seule interface.
Connaissances implicites
Tout n’est pas conscient dans la réalité virtuelle. Grâce à l’impression de la présence corporelle, le cerveau interprète la restitution comme si le corps était effectivement dans un espace réel, et donc déclenche les mêmes réflexes. Ceux-ci comprennent les instincts évidents (éviter de heurter les murs et le meubles), mais aussi d’assumer certaines postures ou de faire des commentaires. Ainsi, après avoir enfilé le casque RV, un marionnettiste a commencé à se démener et gesticuler comme s’il était dans un vrai castelet !
Les commentaires peuvent révéler les connaissances tacites ou pratiques des experts, qui ne sont pas capturées par d’autres interfaces. En enregistrant simultanément les commentaires, le positionnement dans l’espace, et l’orientation du regard des chercheurs, on peut identifier l’objet qui a provoqué le commentaire et éventuellement intégrer ces informations dans la base de données.
Cette information peut être précieuse, et contribue à l’élaboration totale du modèle virtuel en plaçant le chercheur en lettres, histoire ou arts au cœur d’un processus dynamique de restitution architecturale.